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Les neurones miroirs, quésako ?

Dernière mise à jour : 27 avr. 2020



Dans l’arène, deux boxeurs combattent. Les spectateurs regardent, captivés par l’action. Ils vivent chaque coup que donne ou reçoit leur favori. Au même moment, des neurones s’allument dans leur cerveau. Ce sont les neurones miroirs. Ils leur permettent de se connecter au spectacle, de s’imaginer à la place des boxers et de partager leur défaite ou leur victoire. Découverts par hasard en Italie… Pour effectuer un mouvement, le corps reçoit des ordres du cerveau. Les ordres sont envoyés par des microcircuits qu'on appelle neurones moteurs. A chaque action correspondent des neurones moteurs spécifiques. Dans les années 90, des chercheurs de l’équipe de Professeur Rizolatti ont remarqué que lorsqu’un singe observe quelqu'un qui saisit une cacahuète devant lui, ses neurones moteurs entrent en action, comme s'il voulait agir lui-même et faire la même action que celui qu'il observe. Ces neurones moteurs sont des neurones miroirs. En regardant quelqu'un à agir, le singe se sent agir lui-même et se voit à travers l'autre comme dans un miroir. Ces neurones existent probablement aussi chez l'homme. Ils pourraient nous permettre de nous mettre à la place de l'autre pour mieux déchiffrer ses actions ou tenter de deviner ses intentions. Apprendre par imitation Observer un comportement ou une action, c’est déjà le réaliser dans sa tête. Ce qui entraine l’activation de ces mêmes neurones. Les enfants apprennent et comprennent en répétant les mots, les gestes, les situations qu’ils vivent et en jouant et mimant ce qui se passe autour d’eux. L’imitation pourrait aussi être sous-tendue par les systèmes miroirs et aider aux apprentissages. En effet, passer de l’observation à l’action se fait pas ces schémas neuronaux identiques. Chez l’humain, l’imitation est un mode d’apprentissage très efficace… Déchiffrer des émotions En regardant un film, différentes émotions sont exprimées: la joie, la peur, la colère… Les émotions regardées activent chez les téléspectateurs, à un degré plus faible, les mêmes neurones que lorsqu’ils ressentent eux-mêmes ces émotions. L’observation d’une émotion recrute tout un réseau de neurones miroirs et jouerait donc un rôle dans l’empathie. Ils permettraient de saisir et deviner ce que ressentent les gens, une qualité essentielle pour vivre en société ! La contagion émotionnelle Les neurones miroirs sont une sorte de 6ème sens qui rend les émotions contagieuses. Par exemple, lorsque nous voyons quelqu’un bailler, nous avons envie de bailler. Si j’observe une personne qui sourit, de façon inconsciente, les muscles qui sont impliqués dans le sourire sont activés et contractés de manière très faible. Mais notre cerveau ne se contente pas de simuler la mimique d’une émotion, il fait beaucoup mieux: c’est l’émotion elle-même qui se trouve reproduite dans une région du cerveau. C’est pourquoi les neurones miroirs sont à la base de l’empathie. Ce qu’e nous sommes a de l’impact sur notre environnement. Les neurones miroirs prennent notamment en compte le langage non-verbal de l’autre…d’où notre ressenti positif ou négatif a propos d’une personne. Une clé pour comprendre l’autisme ? Un dysfonctionnement des systèmes miroirs pourrait expliquer l’autisme. Chez les personnes autistes, ces réseaux sont faiblement activés mais on ignore encore si cette faible activation serait une cause ou une conséquence du déficit de leurs interactions sociales. Les personnes autistes sont capables d’empathie mais leurs mécanismes miroirs seraient moins automatiques. Apprentissage, imitation, empathie, socialisation, les systèmes miroirs auraient de multiples fonctions. D’une certaine façon, ces systèmes nous aident à vivre au diapason des autres. La prochaine fois qu’un spectacle ou un événement sportif nous fera vibrer, n’oublions pas de remercier les neurones miroirs ! Photo: Solal Ohayon


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